Premier ministre par intérim, Jean Michel Lapin investi dans ses fonctions
Petites discussions sur la conjoncture du pays, sourire aux lèvres, échange de blagues distrayantes… C’est un cabinet ministériel orphelin de Jean-Henry Céant, mais très décontracté qui a accueilli, jeudi, le nouveau chef de gouvernement, Jean Michel Lapin, au Palais national pour son investiture par le chef de l’Etat.
« J’ai l’honneur de vous présenter le Premier ministre par intérim, Monsieur Jean Michel Lapin, qui remplace l’ancien Premier ministre Jean-Henry Céant, comme vous le savez qui a été renvoyé à la suite d’une motion de censure le 18 mars 2019 par l’assemblée des députés », c’est par ces mots que le président de la République a introduit le Premier ministre par intérim jeudi au Palais national en présence des membres du gouvernement, à l’exception de Jean-Henry Céant.
Jovenel Moïse a présenté Jean Michel Lapin comme quelqu’un d’« honnête » qui a gravi tous les échelons de l’administration publique avant de devenir aujourd’hui Premier ministre par intérim. « De par sa constance, son dévouement et son professionnalisme, il mérite largement la confiance que j’ai placée en lui », a avancé le chef de l’État.
« En tant que Premier ministre par intérim, vous devez, comme le dit l’article 165 de la Constitution, expédier les affaires courantes de l’État jusqu’à la ratification d’un nouveau Premier ministre par le Parlement », s’est adressé Jovenel Moïse à Jean Michel Lapin.
« Je sais que je vous ai confié une lourde responsabilité, pour ne pas dire une tâche extrêmement difficile, parce que le contexte actuel est particulier, les attentes sont nombreuses et les besoins sont urgents », a affirmé le chef de l’État.
Jovenel Moïse a promis à Jean Michel Lapin son support et celui de tous les ministres pour trouver les ressources nécessaires dans l’accomplissement de sa tâche de Premier ministre par intérim.
La sécurité et l’apaisement social sont les deux premiers dossiers auxquels Jean Michel Lapin va s’attaquer. Jovenel Moïse a profité de l’investiture de son Premier ministre par intérim pour réaliser le 36e Conseil des ministres de son administration.
Le locataire du Palais national a adressé un remerciement spécial à Jean Michel Lapin qui, a-t-il dit, avait tout fait en décembre dernier pour organiser des activités festives à travers tout le pays.
Jovenel Moïse a appelé les ministres à collaborer avec le nouveau chef du gouvernement. « Vous allez liquider les affaires courantes avec lui, mais cela demande beaucoup de sens des responsabilités… », a-t-il dit.
Dans son intervention, le Premier ministre par intérim a déclaré que l’heure n’est pas au discours. « Je le note, son Excellence, vous avez dit que les problèmes sont nombreux. Wi chaj la lou ! Les problèmes de l’éduction, de la santé, de la sécurité, de la cherté de la vie sont de la responsabilité de l’État. Cela requiert l’implication de tous les ministres parce que chacun des problèmes mentionnés concerne un ministre. Cela demande aussi l’implication de la société civile », a déclaré Jean Michel Lapin.
Le nouveau chef de la Primature a promis de mettre tout son poids dans la balance pour combattre l’insécurité dans le pays, la cherté de la vie et « orienter les actions du gouvernement vers la majorité ».
Puisqu’il n’a pas démissionné ni n’a été remplacé au ministère de la Culture et de la Communication, Jean Michel Lapin conserve encore ce poste en plus de celui de Premier ministre.
Le chef de l’État a profité de l’investiture de son troisième Premier ministre pour annoncer sa rencontre vendredi avec le président américain à Miami. « Pour Haïti, nous allons discuter de sécurité, de l’énergie et d’investissement », a-t-il annoncé.
Mécontent de la décision de la Chambre des députés qui renvoie lui et son gouvernement à la suite d’une séance lundi au cours de laquelle 93 députés ont voté pour le renvoi de son gouvernement, Jean-Henry Céant, 24 heures avant sa démission, avait intenté une action en justice contre la décision de la Chambre des députés. Pour l’heure, on ne sait s’il va abandonner les poursuites judiciaires.
L’installation du nouveau chef de la Primature en l’absence de l’ancien Premier ministre Jean-Henry Céant qui a servi le pays ces six derniers mois.
Dans sa lettre de démission adressée au chef de l’État jeudi matin, quelques heures après la nomination de Jean Michel Lapin comme Premier ministre par intérim, Jean-Henry Céant a dit apprendre la nouvelle dans le journal Le Moniteur.
« Je viens de lire dans le journal Le Moniteur du 21 mars 2019 la nomination de Monsieur Jean Michel Lapin comme Premier ministre a.i. pour liquider les affaires courantes. J’en ai pris acte. Pour éviter au pays, qui a tant besoin de paix, un imbroglio constitutionnel, j’ai l’avantage de vous donner ma démission comme Premier Ministre», lit-on dans la lettre de Jean-Henry Céant envoyée jeudi matin au chef de l’État, soulignant que cette décision prend effet dès la signature de la présente.
Jean-Henry Céant a remis sa démission à Jovenel Moïse
Quelques heures après la nomination de Jean Michel Lapin au poste de Premier ministre par intérim, jeudi matin, Jean-Henry Céant a remis sa démission au Président de la République.
« Je viens de lire dans le journal Le Moniteur du 21 mars 2019 la nomination de Monsieur Jean Michel Lapin comme Premier ministre ai. pour liquider les affaires courantes. J’en ai pris acte. Pour éviter au pays, qui a tant besoin de paix, un imbroglio constitutionnel, j’ai l’avantage de vous donner ma démission comme Premier ministre. », lit-on dans la lettre de Jean-Henry Céant envoyée jeudi matin au chef de l’État.
Jean Michel Lapin, ministre de la Culture et de la Communication, a été nommé jeudi par le président de la République, Premier ministre a.i pour expédier les affaires courantes en attendant la formation d’un gouvernement.
Cette nomination fait suite à la motion de censure de la Chambre des députés adoptée contre l’ancien Premier ministre Jean-Henry Céant.
Le sénateur américain de l’État de Floride, Marco Rubio, en visite en Haïti mercredi, a rencontré le président Jovenel Moïse, des parlementaires, des leaders politiques et des membres de la société civile pour encourager le dialogue entre les acteurs haïtiens.
Cependant, l’officiel américain n’avait pas rencontré Jean-Henry Céant alors que ce dernier n’avait pas encore remis sa démission comme Premier ministre.
Mécontent de la décision de la Chambre des députés qui les renvoie lui et son gouvernement, Jean-Henry Céant, 24 heures avant sa démission, avait intenté une action en justice contre la décision de la Chambre des députés.
Pour l’heure, on ne sait s’il va abandonner les poursuites judiciaires. Sur les 103 députés ayant pris part à cette séance lundi dernier, 93 députés ont voté pour le renvoi du Premier ministre Jean-Henry Céant et de son gouvernement. Six ont voté contre et 3 se sont abstenus.
Dans les jours qui viennent, le chef de l’État va entamer les consultations avec les présidents des deux branches du Parlement en vue de nommer un nouveau Premier ministre, comme le veut la Constitution.
Le nouveau gouvernement aura à faire face à un ensemble de problèmes comme la cherté de la vie, l’insécurité et la pauvreté.
Il devait y avoir au mois d’octobre de cette année des élections pour renouveler la Chambre des députés, un tiers du Sénat et les collectivités territoriales.
Le renvoi du gouvernement et la nomination d’un Premier ministre par intérim n’a pas changé pour autant les revendications de l’opposition politique qui exige le départ du président de la République et des explications sur l’utilisation des milliards de dollars dans le cadre du programme PetroCaribe entre Haïti et le Venezuela.