Le cadre budgétaire 2019-2020 sera publié début décembre, annonce Joseph Jouthe
Le ministre de l’Économie et des Finances du gouvernement démissionnaire, Joseph Jouthe, a annoncé, mercredi 27 novembre 2019, la publication au début du mois de décembre du cadre budgétaire pour l’exercice 2019-2020. « Son élaboration était en phase avancée. Actuellement, nous y opérons quelques petits changements. Au cours de la première semaine du mois de décembre, tout le monde sera mis au courant de ce qu’il y a dans ce budget », a-t-il expliqué lors d’une conférence au cours de laquelle a été signé un pacte de gouvernance économique et financière entre le MEF et la BRH.
« Nous avions dit que nous préparions un budget intérimaire à notre retour de la réunion avec le FMI. Cela avait fait des remous dans la presse. Que vous l’appeliez budget intérimaire, cadre budgétaire ou programmation des dépenses, cela reste un budget », a soutenu Joseph Jouthe, ministre de l’Économie et des Finances d’un gouvernement démissionnaire qui n’a pas d’entrée au Parlement dont l’une des missions est de voter, de transformer en loi de finances le projet de budget élaboré par l’exécutif.
« Le Parlement existe encore », a-t-il répondu, interrogé sur le fait que ce cadre budgétaire ne sera pas soumis au Parlement qui sera non fonctionnel dans quelques semaines, le deuxième lundi de janvier 2020, à cause de la non-tenue des élections législatives prévues cette année.
Au terme de sa dernière mission, le FMI avait encouragé les autorités haïtiennes à publier le cadre budgétaire. « La priorité immédiate doit être la stabilisation de la situation économique. À défaut d’un budget soumis à l’examen du Parlement, il est important que le gouvernement prépare et publie, comme annoncé, un cadre budgétaire pour 2020 dans les plus brefs délais. Ce cadre devra inclure des mesures pour contenir les dépenses non prioritaires et améliorer la collecte des recettes fiscales, particulièrement par le renforcement de l’administration fiscale et la réduction des exemptions d’impôt », a indiqué le FMI dans un communiqué qui a annoncé l’entrée en récession de l’économie haïtienne avec -1,2 % de croissance du PIB.
La quatrième et dernière note de politique monétaire de la BRH, la version corrigée, a révélé une contre-performance au niveau fiscal. « Les recettes fiscales cumulées d’octobre 2018 au 30 septembre 2019 ont atteint 76 milliards 159 millions et 53 centimes de gourdes (MG) contre 79 milliards 620 millions et 64 centimes de gourdes en 2017-2018, ce qui correspond à une baisse de 4,3% par rapport à l’exercice précédent. Elles se situent ainsi en deçà des 99 milliards 165 millions et 3 centimes de gourdes de recettes publiques prévues dans le budget 2017-2018 reconduit. D’un autre côté, les dépenses budgétaires d’octobre 2018 au 30 septembre 2019 ont atteint 103 milliards 453 millions de gourdes contre un plafond de 109 milliards 308 millions de gourdes prévu dans le budget 2017-2018. Si l’on considère l’évolution de l’inflation qui s’est établie en rythme annuel à 19,5% au mois d’août 2019, il ressort que les recettes fiscales ont enregistré, en termes réels, une contre-performance significative », lit-on dans cette note de politique de la BRH.
« Le déficit du Trésor public est dû dans une large mesure à la chute des recettes fiscales, ce qui a contraint l’État à faire appel au financement monétaire à hauteur de 9,2 milliards de gourdes pour l’exercice. En dépit du ralentissement des activités et de la baisse des rentrées fiscales, ce financement représente 37,4 % de celui enregistré un an plus tôt. Cette nette baisse d’environ 62% du financement monétaire enregistrée pour l’exercice 2018-2019 par rapport à l’exercice précédent est la résultante du Pacte de gouvernance économique et financière qui a été signé entre le ministère de l’Économie et des Finances et la BRH », avait indiqué cette note de politique monétaire.