Indice de la faim 2019: Haïti classé 111e sur 117 pays

Published On décembre 6, 2019 | By Samanta Bellange | Actualités
Depuis 2000, en matière de réduction de la faim et de la dénutrition, Haïti réalise des progrès en dents de scie. Son score de 34.7 en 2019 dans l’Indice mondial de la faim (GHI, en anglais) place Haïti en 111e position sur 117 pays qualifiés et le place au septième rang des scores GHI les plus élevés cette année parmi tous les pays présents dans le rapport de l’ONG allemande Welthungerhilfe pour lesquels des données adéquates sont disponibles pour les permettre d’y figurer.

« Le score élevé d’Haïti est principalement dû à son taux de sous-alimentation, qui est la troisième valeur la plus élevée dans le rapport de cette année. À 49,3%, le taux de sous-alimentation d’Haïti en 2016-2018 est presque identique à celui de 2009-2011 (49,5%), ce qui montre qu’environ la moitié de la population n’est pas en mesure de satisfaire régulièrement ses besoins caloriques minimaux », révèle cet indice réalisé sous forme de rapport et qui dresse le classement à la fois des pays les plus touchés et les moins touchés par la sous-nutrition dans le monde.

Selon l’Indice de la faim dans le monde 2019, Haïti souffre d’un niveau de faim alarmant, en témoigne son score de 34,7. Comparé à 2000, le rapport de GHI montre un recul de 8 points (42,7 en 2000), tandis qu’en 2005 le score d’Haïti était de 45,1 et de 48,8 en 2010.

Ces différents scores montrent une certaine amélioration dans la lutte contre la faim en Haïti. Comme nous venons de le voir ci-dessus, son score GHI 2005 était supérieur à celui de 2000, et son score de 2010 était encore plus élevé, indiquant une augmentation de la faim et de la dénutrition, mais son score de 2019 est tombé à 34,7, soit la plus faible valeur observée dans la série chronologique depuis 2000.

À en croire le rapport, le score d’Haïti en 2019 se situe dans la partie supérieure de la catégorie « grave » [20.0 – 34.9]. Comme il fallait s’y attendre, il s’agit de la pire performance de tout le continent américain dans cet indice. Dans la région, le pays qui fait aussi moins bien qu’Haïti est le Guatemala, classé au 72e rang sur 117 pays qualifiés, qui souffre d’un « niveau de faim grave » avec un score de 20,6.

Avec un score de moins 5, Cuba souffre en 2019 d’un « faible niveau de faim » à l’instar de 17 pays classés de 1 à 17 sur 117 pays qualifiés tant leurs scores sont minimes. Avec des scores de 8,2 et de 9,2, la Jamaïque et la République dominicaine se classent respectivement au 32e et 39e rang et souffrent d’un « faible niveau de faim ». Quant au Venezuela, il se classe au 65e rang avec un score de 16,9 et souffre d’un « niveau de faim modéré ».

Compris entre 0 (absence de famine) et 100 (famine généralisée), le « Global Hunger Index » (GHI) ou Indice mondial de la faim en français est un outil statistique multidimensionnel conçu afin de mesurer l’état de la faim aux niveaux mondial, régional, et national. Il tente ainsi d’appréhender les progrès et les reculs relatifs à la lutte contre la faim en combinant quatre indicateurs, à savoir la sous-alimentation, l’émaciation des enfants, le retard de croissance des enfants et la mortalité infantile.

Dans les détails, le pourcentage de personnes sous-alimentées en Haïti est passé de 54,9% en 2000, à 57,1% en 2005, à 49,5% en 2010, pour chuter légèrement à 49,3% en 2019.

Un taux de pauvreté élevé allié à une faible productivité agricole résultant de fréquentes catastrophes naturelles, un niveau élevé de dégradation de l’environnement ainsi qu’une agriculture fortement dépendante de la saison des pluies sont les principaux facteurs, selon le GHI, qui contribuent à l’insécurité alimentaire en Haïti.

Les données sur le pourcentage du retard de croissance chez les enfants de moins de 5 ans en Haïti affichent une tendance digne des montagnes russes. En effet, cet indice enregistre une légère hausse entre les années 2000 (28,8%) et 2005 (29,6%) tandis qu’en 2010, le pourcentage de l’indice est retombé à 22,0%, pour finalement se hisser à 21,9% en 2019.

« Les enfants haïtiens ayant accès à une source d’approvisionnement en eau et à des services d’assainissement améliorés risquent moins de souffrir d’un retard de croissance que les enfants ayant un régime alimentaire et des soins comparables et n’ayant pas le même accès à l’eau et à l’assainissement. »

L’indice de mortalité des enfants de moins de 5 ans a, quant à lui, oscillé entre 10,4% en 2000, 9% en 2005 pour atteindre 7,2% en 2019 après avoir connu un pic de 21,1% en 2010 en raison du séisme survenu cette année-là. « Néanmoins, à 7,2%, le taux de mortalité infantile en Haïti est toujours le plus élevé de l’hémisphère occidental », souligne le GHI 2019.

« Le gouvernement haïtien et la communauté internationale doivent accroître les ressources et les interventions pour se concentrer sur les lacunes persistantes liées à l’alimentation et à la nutrition des enfants, tout en s’attaquant aux problèmes de société plus larges qui limitent actuellement la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population dans son ensemble », recommande le rapport établi par l’Institut international de recherche sur les politiques alimentaires (IFPRI) du Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR).

Selon le GHI 2019, les pays qui font pire qu’Haïti, et pays pour lesquels des données sont disponibles, sont tous africains et souffrent d’une faim alarmante. Il s’agit donc de la République centrafricaine (classé au 117e rang avec un score de 53,6) précédé par le Yémen (116e, 45,9), le Tchad (115e, 44,2), Madagascar (114e, 41,5) et la Zambie (113e, 38,1).

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