Fernando Capellan vent debout contre le salaire minimum voté par les députés

Published On mars 28, 2019 | By Samanta Bellange | Uncategorized

 

L’homme d’affaires dominicain Fernando Capellan, propriétaire de la Compagnie de développement industriel (Codevi), l’un des plus grands employeurs du secteur de la sous-traitance en Haïti, est très remonté contre le vote des députés qui veulent modifier la loi fixant le salaire minimum. Il lance une mise en garde sur les potentielles retombées que pourrait avoir cette démarche sur le secteur.

Dans une interview exclusive accordée à Le Nouvelliste au lendemain de la séance de la Chambre basse, Fernando Capellan qualifie d’erreur l’initiative des députés et leur rappelle qu’il fallait passer préalablement par le conseil tripartite – Conseil supérieur des salaires (CSS) – qui doit discuter de l’augmentation des salaires en se basant sur l’inflation et la négociation avec employeurs, syndicats des travailleurs et représentants du gouvernement.

Réunis en séance plénière le mardi 26 mars 2019, 77 députés ont voté en faveur de la « proposition de loi modifiant la loi du 10 septembre 2009 fixant le salaire minimum dans les établissements industriels et commerciaux » contre zéro voix contre et une abstention. Cette proposition de loi sera confiée sous peu à l’assemblée des sénateurs pour les suites nécessaires.

« Je lance un appel ferme, un appel de sensibilisation aux sénateurs pour qu’ils ne se laissent pas entraîner par la politique », martèle Capellan, encourageant les sénateurs à écouter les hommes d’affaires, les syndicats avant de prendre une décision aussi fondamentale pour le pays.

Selon lui, l’industrie textile tant bien que mal a réussi à atteindre 55 000 emplois formels. Une augmentation de 78%, de 420 à 750 gourdes, telle que proposée hier par les députés, sans un dialogue préalable avec le secteur privé des affaires et les syndicats, va causer des dégâts considérables et éliminer non seulement la possibilité de création de nouveaux emplois, mais également la destruction vite fait des emplois actuels.

« Il faut augmenter le salaire minimum », concède Fernando Capellan, plaidant pour une augmentation « raisonnable », dans le respect des normes et des institutions. Avec l’augmentation votée par les députés, les entreprises courent à la faillite, tempête Fernando Capellan, qui emploie plus de 10 000 personnes à la frontière du Nord-Est.

La nouvelle version votée par les députés, qui contient 38 articles, opère des changements dans une dizaine d’articles de la loi initiale. Selon cette nouvelle loi, le salaire des ouvriers du segment A passe de 500 à 800 gourdes, le segment B de 400 à 600 gourdes, le segment C de 350 à 425 gourdes, le segment E de 215 à 335 gourdes, le segment F de 420 à 750 gourdes, le segment G de 400 à 750 gourdes et le segment H de 400 à 600 gourdes.

Le Nouvelliste

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