Privé de moyens, le Comité de facilitation du dialogue interhaïtien peine à faire son travail

Published On avril 5, 2019 | By Samanta Bellange | Uncategorized

 

Pas une gourde n’a été mise à la disposition du Comité de facilitation du dialogue interhaïtien plus d’un mois après sa création par le chef de l’État. Résultat : cette structure peine à faire son travail. Si rien n’est fait d’ici la semaine prochaine, le Comité prendra les décisions appropriées, a confié au Nouvelliste un membre du comité…

« Depuis la création du Comité de facilitation du dialogue, nous fonctionnons avec nos propres moyens », a dénoncé un membre du comité dans une interview accordée au Nouvelliste sous le couvert de l’anonymat. Ce n’est que cette semaine que les autorités ont mis à la disposition du comité un bureau. « Oui, après plus d’un mois, on a mis à notre disposition un bureau pour travailler, mais ce bureau n’est pas équipé. Il n’a même pas une imprimante », se plaint notre contact.

Notre source a souligné que leur travail consiste à faire des consultations à travers le pays. « Puisqu’il s’agit d’un comité de facilitation du dialogue national, il n’était donc pas question uniquement de la république de Port-au-Prince. Notre stratégie consiste à rencontrer des acteurs dans les régions avant de rentrer à Port-au-Prince », a avancé notre contact.

Pour ne pas être comme le dindon de la farce, ce membre du Comité de facilitation du dialogue veut prendre l’opinion publique à témoin. « On a la volonté, les compétences et l’expérience pour mener à bien notre travail. Mais comment le faire quand nous sommes obligés de payer nous-mêmes les activités ? », se demande notre contact.

Pour notre source, le chef de l’État devait immédiatement après avoir formé le Comité mettre à sa disposition les moyens nécessaires pour faire son travail. « Cela nous peine quand on regarde le grand public qui ne comprend pas notre réalité et qui pense que le comité ne fait rien… », se désole-t-il.

Avec les moyens du bord, mais surtout avec leurs propres moyens financiers, le comité tente d’avancer dans son travail. Notre contact souligne que le comité a déjà rencontré des représentants de plusieurs secteurs de la société et à chaque fois les membres du comité ont sorti leur chéquier pour couvrir les dépenses nécessaires. « Faute de moyens, il y a une dimension qu’on ne peut pas donner à notre travail… », a regretté notre contact.

« La semaine dernière, le Comité avait rencontré le président de la République. Quand on lui a expliqué qu’on n’avait pas de moyens pour faire notre travail, il était apparemment choqué. Il dit avoir passé des instructions en ce sens. Mais dans la réalité, rien n’a changé une semaine après, rien, absolument rien… », a critiqué notre source.

Pour utiliser un langage à la mode ces derniers mois, notre source estime que le président de la République a décidé de « lock le comité », en ne mettant pas de moyens à sa disposition pour faire son travail. Le comité a déjà soumis un budget de 10 millions de gourdes environ au Palais national.

Selon notre source au sein du Comité de facilitation du dialogue, si d’ici la semaine prochaine rien n’est fait, « on sera obligé de prendre les décisions appropriées », a menacé notre contact sans préciser si les membres du comité comptaient remettre leur démission au président Jovenel Moïse.

Interrogé sur la décision du chef de l’État de rencontrer parallèlement au comité des acteurs politiques de la société, notre contact estime que le dialogue allait bien au-delà d’un comité. Pour notre source, c’est normal que le président de la République qui veut initier le dialogue rencontre des personnalités de la société.

Parallèlement au Comité de facilitation du dialogue, le chef de l’État a fait appel cette semaine au secrétaire général de l’ONU, pour qu’il joue le rôle d’observateur dans ce dialogue interhaïtien.

« …J’ai déjà sollicité, au nom du Président de la République, et obtenu que l’Organisation des Nations unies, faisant usage des bons offices du Secrétaire général, jouera le rôle d’observateur dans ce dialogue interhaïtien. Aussi une requête d’assistance technique a-t-elle été émise par le Comité de facilitation du dialogue national, pour la mise à disposition d’un expert chevronné des Nations unies en la matière », a déclaré le ministre Bocchit Edmond dans son intervention, mercredi, devant le Conseil de sécurité de l’ONU à New York.

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