Plus de 47 millions de gourdes dépensées pour les États généraux sectoriels…

Published On février 26, 2019 | By Samanta Bellange | Uncategorized

Alors que depuis décembre 2018 le secrétariat technique des États généraux sectoriels avait soumis son rapport de synthèse au président de la République, Jovenel Moïse n’a daigné répondre à cette structure qu’il a lui-même créée en mars 2018. Pire ! En créant cette semaine le Comité de facilitation du dialogue, le chef de l’État a mis fin, brusquement, aux Etats généraux sectoriels qui ont déjà coûté plus de 47 millions de gourdes au Trésor public…

Réduire les conflits politiques, assurer la participation de toutes les couches de la population aux processus décisionnels, permettre un dialogue entre toutes les couches de la société…pour arriver au final à l’adoption d’un « Pacte pour la stabilité et le progrès économique et social du pays », telle a été, pour faire court, la mission des États généraux sectoriels lancés par le président de la République pour concrétiser une promesse de campagne.

Après environ huit mois de travail et plus de 47 millions de gourdes injetées par le Trésor public dépensées dans le cadre des assises, le président de la République n’a donné aucune suite aux recommandations des États généraux sectoriels de la nation.

Le secrétaire exécutif des États généraux sectoriels a confié, lundi au Nouvelliste, que depuis le 20 décembre 2018, un rapport de synthèse a été soumis au chef de l’État sur l’ensemble des travaux réalisés par cette structure consignés dans un document de plus de 200 pages. Des recommandations ont été faites sur le plan économique, politique et socioculturel, a fait savoir le Dr Louis Naud Pierre dans une interview exclusive accordée au journal. « Apparemment, les recommandations ne plaisent pas parce qu’on n’a jamais eu de retour », s’est plaint le Dr Pierre.

« Aujourd’hui encore, on attend la réponse du président de la République concernant nos recommandations qui prennent en compte les grands réformes que devra opérer le gouvernement », a-t-il avancé.

Les membres du secrétariat technique des États généraux ont commencé  à travailler le 4 mai 2018 jusqu’au mois d’octobre 2018. « On a réalisé des rencontres de travail dans cinq départements du pays, en Europe et aussi en Afrique », a affirmé le Dr Pierre.

En plus des 47 millions de gourdes déjà dépensées, 21 employés du secrétariat technique des États généraux exigent leur paiement. Un rapport a été déjà envoyé en ce sens au ministère des Finances pour les suites nécessaires, a fait savoir Louis Naud Pierre. Il n’était pas en mesure de communiquer le montant global du paiement de ces 21 employés. Selon les dires de M. Pierre, on leur doit cinq mois d’arriérés de salaire.

Les conseillers aux États généraux n’avaient pas un salaire proprement dit. Cependant, ils ont eu droit à des jetons de présence qui sont évalués à 150 000 gourdes le mois. Ils ont reçu d’un coup trois mois évalués à un monant brut de 450 000 gourdes brutes, a expliqué M. Pierre. Toutefois, ce ne sont pas tous les conseillers qui ont accepté le jeton de présence, a-t-il souligné.

Il y a 17 conseillers actifs dans le comité de pilotage et 9 dans le secrétariat technique des Etats généraux sectoriels. « Même ceux qui n’étaient pas venus travailler avaient reçu leur jeton de présence comme tout le monde », ajoute Louis Naud Pierre avant de nuancer en mentionnant qu’ils ont quand même contribué dans la production du document.

Avec la création du Comité de facilitation du dialogue, est-ce que vous n’avez pas le sentiment que de fait, le président a mis fin au travail des États généraux sectoriels, lui a demandé Le Nouvelliste ? « Bon, euh…apparemment oui… », a répondu Louis Naud Pierre.

Après la formation du Comité de facilitation du dialogue, les membres du comité de pilotage et du secrétariat technique des États généraux n’ont aucune idée de ce que le chef de l’État va faire de leur travail. « On n’a pas de communication officielle du président de la République ou même du Palais national sur le destin des travaux des États généraux… On a constaté l’existence d’un comité de facilitation du dialogue… », a avancé Louis Naud Pierre.

En installant, le 28 mars 2018, les membres des États généraux sectoriels au Palais national, le chef de l’État avait déclaré et nous citons : « Les États généraux sectoriels de la nation sont conçus comme un espace de dialogue entre toutes les filles et tous les fils de ce pays. Il s’agira pour l’ensemble de la collectivité de repenser le cadre de notre existence collective et de faire émerger de leurs discussions un nouveau modèle qui doit inspirer le Pacte pour la stabilité et le progrès économique et social. »

Aujourd’hui, avec le Comité de facilitation du dialogue inter-haïtien, Jovenel Moïse est passé à autre chose comme si les États généraux sectoriels n’avaient jamais existé. Comme les États généraux sectoriels, la mission de la nouvelle structure consiste à favoriser un dialogue entre tous les Haïtiens.

source ;le nouvelliste

 

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