Les États-Unis, « préoccupés » que le président Jovenel Moïse « dirige par décret »… ne parlent pas de nouvelle Constitution

Published On janvier 28, 2020 | By Samanta Bellange | Uncategorized

Les États-Unis ont exprimé leur « préoccupation » par rapport au fait que le président Jovenel Moïse dirige par décret après le dysfonctionnement du Parlement, le 13 janvier, marquant un recul de la démocratie représentative en Haïti.

« Nous sommes préoccupés par le fait que le président dirige par décret », a indiqué le secrétaire d’État américain Mike Pompeo dont les propos sont rapportés par un tweet de l’ambassade des États-Unis après une rencontre, à la Jamaïque, la semaine dernière avec le chancelier haïtien Bocchit Edmond.

Pour ne plus avoir à se préoccuper de la gouvernance par décret, le chef de la diplomatie américaine a appelé à la tenue d’élections en Haïti. « Une fois que ces élections auront eu lieu, il y aura un gouvernement dûment élu. Nous n’aurons plus à nous préoccuper de la gouvernance par décret », a révélé ce tweet.

« Nous avons exhorté les dirigeants haïtiens à établir un calendrier et à fixer une date définitive pour la tenue de ces élections. C’est la chose la plus importante. Nous pensons que le gouvernement haïtien dispose du pouvoir, de la capacité, et d’un droit légal pour le faire », lit-on dans ce tweet qui ne fait pas cas de la nouvelle Constitution souhaitée par le président Jovenel Moïse comme une priorité.

Les États-Unis, en 2019 et durant tout le mois de janvier 2020, ont appelé à la mise en place d’un gouvernement de consensus. Les Américains dont le support a permis au président Moïse de rester au pouvoir sont les premiers à exprimer leur préoccupation concernant la gouvernance par décret.

Le Core Group s’est enfermé dans un mutisme alors que la démocratie représentative est en recul avec la non-réalisation des élections de 2019 alors que l’alinéa b de l’article 2 de la charte de l’OEA stipule que l’OEA doit « encourager et consolider la démocratie représentative dans le respect du principe de non-intervention ».

« Je partage la préoccupation du secrétaire d’État américain parce que tout système démocratique repose sur le check-and-balance », a indiqué Évans Paul, Ex-Premier ministre. « Tout pouvoir qui n’est pas contrôlé devient un danger pour lui-même », a-t-il poursuivi. « Je pense que tous les démocrates partageront les préoccupations de M Pompeo pour que l’on sorte de cette situation le plus vite possible ».

« M Pompeo est dans son rôle. Celui-ci est dans une démocratie huilée. Il ne peut pas comprendre que dans un pays où il y a la démocratie que des élections ne se tiennent pas régulièrement », a confié le sénateur de l’Ouest Patrice Dumont.  Il a souligné que tous les Haïtiens vivant dans le pays savent qu’il est quasi impossible de déclarer qu’il y aura des élections dans deux ou trois mois sans des conditions minimales de sécurité. La carte électorale elle-même est problématique. Sans une contre-expertise inspirant confiance à tout le monde, le sénateur a indiqué qu’il ne voit pas comment on ira aux élections. « Les dés sont pipés », a indiqué le sénateur Patrice Dumont.

Le message du secrétaire d’État américain Michael Pompeo posté sur le compte tweeter de l’ambassade des États-Unis n’a pas évoqué la réforme constitutionnelle souhaitée par le président Jovenel Moïse, investi de tous les pouvoirs après le 13 janvier 2020.

L’appel du secrétaire d’État américain Michael Pompeo à l’élaboration d’un calendrier électoral n’écarte par la recherche de consensus national pour réformer la Constitution, avait confié au journal le chancelier haïtien Bocchit Edmond, jeudi 23 janvier 2020. Le  secrétaire d’État américain a estimé que rechercher un large consensus national sur la réforme constitutionnelle est une bonne idée, avait expliqué Bocchit Edmond.

En travaillant sur un consensus relatif à la réforme constitutionnelle, il faut penser en même temps au processus électoral. Il faut préparer un calendrier pour que la communauté internationale puisse comprendre qu’Haïti va vers les élections et ne pas donner l’impression que les élections viendront après la réforme constitutionnelle, avait encore indiqué Michael Pompeo, selon Bocchit Edmond.

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