Le batteur de Djakout no 1, Roro, s’oppose à l’annulation des festivités carnavalesques

Published On mars 1, 2019 | By Samanta Bellange | Uncategorized

 

En raison de la situation de tension qu’a connue le pays récemment, le gouvernement a officiellement annoncé, mercredi 27 février, l’annulation des festivités carnavalesques prévues les 3,4 et mars 2019 aux Gonaïves. Mais le chanteur et musicien de Djakout no 1 (formation musicale très populaire en Haïti), Rolls Lainé, dit Roro, croit, au contraire, que l’État devrait tenir cet événement culturel.

L’État haïtien a attendu cinq jours avant  d’informer de l’anulation du carnaval national. En réalité, plusieurs formations musicales, même avec un état d’esprit nageant dans l’incertitude, sont parvenues, tant bien que mal, à sortir leurs méringues. Pour Roro, en depit de la gravité de la crise, cette grande manifestation culturelle enracinée dans le patrimoine culturel haïtien peut se tenir. Le chanteur reste persuadé que les instigateurs des mouvements de rue allaient, malgré tout, observer une trêve.

En effet, le batteur de Djakout no1 ne digère pas qu’un certain « secteur » prenne le contrepied de la position d’un groupe de musiciens s’xprimant en faveur de l’organisation du carnaval. Ledit secteur, avance Roro, a le droit de tenir des manifestations. « Mais j’ai aussi le droit de travailler. C’est de ce secteur que je vis…», ajoute-t-il, pour qui les festivités carnavalesques constituent un espace important pour les formations musicales.

Le musicien du groupe croit que la période de carnaval est non négociable pour l’Haïtien, même en période de crise. Rolls Lainé fustige l’État pour avoir renoncé à l’organisation de l’événement. Ce n’est pas normal, pour lui, de priver la population de ce moment de détente supposé rentable pour les musiciens qui ont de grandes responsabilités à assumer. Prendre position pour le carnaval ne suppose en rien qu’ils se positionnent en faveur ou non d’un pouvoir en place, fait-il remarquer sur le plateau de l’émission «Haïti sa k ap kwit».

Rolls Lainé estime que de cette décision est davantage révélatrice d’un déficit d’organisation, de discipline au sein du secteur musical haïtien. Cela met à nu le manque de solidarité entre les musiciens et chanteurs. Une situation qui ne joue pas en leur faveur, que ce soit dans la protection de leurs œuvres, ou dans les prises de décisions gouvernementales. « Il y a une déchirure au sein de l’industrie musicale haïtienne. Ils ne veulent pas s’unir… », regrette le manager et batteur de Djakout no1. « Ils doivent se structurer pour qu’ils participent (considérés) aux prises de décisions », suggère-t-il.

 

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