Appels à la réouverture des classes, pas encore de date pour le MENFP

Published On novembre 22, 2019 | By Samanta Bellange | Uncategorized

Deux mois après que des familles ont payé une première partie des obligations financières pour la scolarité de leurs enfants, ces derniers ne peuvent pas accéder aux salles de classe. Des voix continuent de se lever pour exiger un dégel de la situation afin que les élèves puissent retrouver le chemin de l’école. C’est au tour du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) et la France, la veille, de demander aux protagonistes de la crise de respecter le droit à l’éducation et à la continuité de l’éducation des enfants et des jeunes Haïtiens.

La sécurité dans les rues, notamment de la capitale haïtienne, et la garantie que des établissements scolaires qui reçoivent leurs élèves ne seront pas attaqués sont les exigences des parents qui veulent ardemment le retour des enfants en classe. En ce sens, deux organismes des Nations unies – Unicef et Unesco – « exhortent les institutions étatiques ainsi que tous les acteurs politiques, sociaux et économiques à travailler ensemble pour permettre la reprise immédiate des activités normales de toutes les écoles publiques et privées en Haïti, pour la continuité de l’éducation de tous les enfants. »

Dans une note conjointe, à l’occasion du 20 novembre, Journée mondiale de l’enfance qui marque également le 30e anniversaire de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), l’Unicef et l’Unesco rappellent que depuis le début du mois de septembre, les troubles politiques, le blocage des routes et la montée de la violence en Haïti ont réduit considérablement l’accès aux services sociaux de base, notamment les écoles et les universités.

Se basant sur les données du ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), la note précise que 70% des écoles du pays sont fermées, ce qui signifie que plus de trois millions d’enfants n’ont pas pu commencer ou poursuivre leur éducation. 50 jours de cours sur un total de 189 jours prévus ont déjà été perdus, créant ainsi un déficit énorme d’apprentissage pour les élèves et les étudiants. L’Unicef et l’Unesco conseillent au MENFP l’élaboration d’un plan de rattrapage qui sera proposé aux écoles pour récupérer 250 heures de cours perdues sur les 945 que compte l’année scolaire.

Les millions d’élèves déscolarisés pendant la crise viennent s’ajouter au nombre déjà élevé de 500,000 enfants âgés de 5 à 18 ans en dehors du système scolaire. Quand ils ne sont pas à l’école, les enfants sont exposés à la violence et risquent de développer des troubles psychologiques. L’école a le mérite d’offrir un environnement protecteur aux enfants, surtout ceux issus des milieux défavorisés qui sont les plus vulnérables, rappellent ces organismes des Nations unies.

«A l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant, la France a une pensée particulière pour les enfants haïtiens. Beaucoup ne peuvent plus se rendre à l’école depuis septembre dernier; ils sont ainsi privés de leur droit fondamental à l’éducation tandis que la violence qui se répand dans le pays pèse lourdement sur leurs vies », a écrit l’ambassade de France dans un communiqué en date du 20 novembre .

«La France réaffirme son engagement en faveur des droits des enfants et poursuit en Haïti ses actions en matière de protection de l’enfance. A travers son appui à l’Institut du Bien-Etre Social et de Recherches (IBESR), la coopération française travaille au respect des droits de l’enfant en Haïti tels qu’édictés par la Convention internationale des droits de l’enfant qui fête aujourd’hui ses 30 ans. Cette convention vise à garantir aux enfants des droits fondamentaux tels que le droit à la famille, à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, à l’identité et aux loisirs », a ajouté le communiqué.

La place des enfants est à l’école, plaide le COSPE

Dans une lettre portant la signature de sa directrice exécutive Caroline Hudicourt, le Consortium des organisations du secteur privé de l’éducation (Cospe) a lancé « un appel à la conscience humaine et patriotique de chacun afin de protéger les enfants, leurs familles, les personnels éducatifs et les écoles en toutes circonstances et de les épargner des effets néfastes de cette crise politique. » Le Cospe déplore au passage les menaces, les actes de vandalisme et de violence contre les écoles et les écoliers qui ont provoqué la fermeture sine die de la plupart des institution scolaires à travers le pays.

Les membres du Cospe, qui disent comprendre les revendications justifiées de tous les secteurs et de la population, affirment qu’il est impérieux que les enfants haïtiens ne soient pas les premiers à payer les conséquences de cette lutte. Ils demandent aussi la création, sans délai, d’un couloir humanitaire afin que le droit à l’éducation de plus de 3 millions d’élèves soit respecté conformément aux prescrits de la Constitution haïtienne et aux accords internationaux ratifiés par Haïti.

Jeudi soir, le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a précisé n’avoir publié jusqu’à date aucun nouveau calendrier scolaire remanié pour l’exercice 2019-2020. «Il y a effectivement une réflexion en cours sur des projets de réaménagement du calendrier scolaire : un qui pourrait éventuellement débuter en décembre et l’autre en janvier, explique le ministère. Mais aucun de ces projets n’a été validé pour le moment. Sitôt que la décision sera arrêtée, elle sera communiquée officiellement.»

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